crayons lithos

Extrait du livre de Lemercier « La lithographie française de 1796 à 1896 et les arts qui s’y rattachent »

PRODUITS LITHOGRAPHIQUES

PRODUITS EMPLOYÉS A LA CONFECTION DES ENCRES ET DES CRAYONS LITHOGRAPHIQUES

Propriétés des diverses substances qui entrent dans la composition  des encres et de crayons lithographiques

 

art, technique, crayons, litho, cire, gomme, noir de fumée,sel nitrite, potasse, savon de marseille, nitrate de potasse, chio, mastic en larmes, gomme laque, résine

1° Cire. 

De préférence la cire jaune, qui donne un aussi bon résultat que la blanche et a le mérite de coûter moins cher. Tout le monde sait que ce produit provient des abeilles.

Nous recommandons de la prendre très pure, très sèche et collante : c’est un point capital. La meilleure se reconnaît aisément : il ne faut pas qu’elle répande une odeur de suif.

Qualité de la vraie cire : elle doit être grenue quand on la casse.

La blanche s’obtient de cette manière=> après avoir ramolli la cire jaune, on la coupe en lanières, et on expose celles-ci au soleil en prenant la précaution de les arroser de temps en temps.

en vente dans les boutiques beaux-arts

2°La gomme laque

Est une résine plus ou moins rouge, très transparente; c’est le produit du Coccus hacca, insecte qui dépose ses oeufs sur les branches de l’arbre appelé bikar, près du Thibet. Les naturalistes ne sont pas d’accord sur l’origine de la gomme laque;les uns pensent qu’elle est produite par l’insecte lui-même, tandis que d’autres admettent que ce sont les arbres où sont fixés Ces petits animaux qui fournissent ce suc résineux et que la sécrétion est seulement déterminée par la piqûre de l’insecte. Il y en a trois variétés : en bâtons, en écailles et en grains.

Voici, d’après l’analyse chimique, la  quantité de résine que contient chacune de ces trois espèces :

Gomme laque

En écailles

En bâtons

En grains

Résine

90,9                             

68

88,5

 

Grâce à cette analyse, il est facile de se rendre compte que la gomme laque en écailles est tout indiquée pour la confection des produits lithographiques.

en vente dans les boutiques beaux-arts

 3° Suif de mouton.

Très blanc et très ferme; c’est celui qu’il faut préférer à tout autre.

 Que l’on peut aisément trouver chez son boucher, le suif de boeuf appeler saindoux lui se trouve aussi  en grande surface: il sert à faire cuire les frites.

4° Savon blanc de Marseille.

Le savon sans odeur est le seul que nous recommandons; il doit être bien entendu, à base de soude. En bloc, il est mou et rempli d’eau;il est donc indispensable, lorsqu’on veut faire ou des crayons ou de l’encre, de le découper en copeaux assez minces quelques jours avant de s’en servir. Il faut le faire sécher en hiver dans une pièce très chaude ou un séchoir, et en été en l’exposant à l’air: cette manipulation est indispensable, car elle a pour but de faire évaporer l’eau que le savon contient et de permettre à l’opérateur d’employer le poids exact pour chacune de ses opérations.

Se trouve facilement 

5° Mastic en larmes.

Substance résineuse jaune pâle, en larmes, pas d’odeur, saveur astringente amère, provenant des plus petites espèces des térébinthes et des lentisques. On le trouve surtout dans l’île de Chio. Son emploi en lithographie a pour but de donner à l’encre de la fluidité.

 Se trouve dans les boutiques des beaux-arts

6° Nitrate de potasse ou sel de nitre.

Engelmann a, le premier, employé ce produit, et voici les raisons qu’il en donne dans son bel ouvrage sur la lithographie : « Cette substance donne aux crayons une certaine somme de dureté. Comme on le met dans les autres matières lorsqu’elles sont parvenues à une haute température, ce sel se décompose et cède sa potasse aux acides gras pour achever de les saponifier, tandis que l’acide nitrique se décomposant a abandonné une partie de son oxygène aux corps gras et a contribué ainsi à les faire passer à l’état d’acide et les a rendus plus facilement saponifiables. De plus, une partie de l’eau qu’on introduit par le nitrate dans le mélange après la première et la plus forte flamme y reste combinée et donne aux crayons une élasticité qu’ils n’auraient pas sans ce mélange. »

Le salpêtre, à l’époque de la nomenclature chimique, fut placé parmi les sels et nommé plus tard nitrate de potasse ou azotate de potasse. Le salpêtre se trouve sur les murs humides, à la surface desquels il forme de petites aiguilles blanchâtres, d’une saveur froide et piquante

On le trouve en vente dans les boutiques  de produits alimentaires 

7° Noir de fumée.

Se trouve dans les boutiques beaux-arts

Nous le recommandons de premier choix et très pur.

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Ce livre est disponible en téléchargement intégral et gratuitement sur le site de Gallica

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5665226k